L’an dernier, à l’aéroport de Fiumicino, à Rome, des policiers fouillent les bagages d’un passager suspect, croyant y trouver de la drogue. Ce n’est pas de la poudre blanche que les autorités italiennes trouvent, mais tout un attirail d’armes, des casques et des gilets pare-balles. Un an d’enquête permet d’aboutir à l’arrestation de quatre Italiens pour trafic d’armes présumé, impliquant l’Irak, la Libye et le crime organisé en Italie.
Selon l’agence de presse AP, qui a révélé cette affaire, deux entreprises irakienne et italienne s’apprêtaient alors à conclure un contrat de 40 millions de dollars permettant l’envoi en Irak de plus de 100 000 armes automatiques fabriquées en Russie.
Les destinataires de cet envoi d’armes légères, des AK-47 et des armes automatiques, restent à identifier, mais l’enquête policière menée en Italie montre que des Irakiens seraient impliqués dans les tractations. Selon AP, une société d’import-export, Al-Handal General Trading Co. Basée à Dubai, serait entrée en contact avec l’entreprise italienne MIR, à propos de la vente d’arme.
Lorsqu’Al-Handal a approché l’entreprise italienne MIR, elle a affirmé dans un courrier électronique que la vente d’armes avait été approuvée « par l’Irak et les Etats-Unis ». Mais le Lieutenant-Colonel Daniel Williams de Multi-National Security Transition Command-Iraq (MNSTC-I), l’organisme qui contrôle l’armement et l’entraînement de la police et de l’armée irakienne, a déclaré que « les responsables irakiens n’avaient pas informé le MNSTC-I qu’ils étaient en train d’acheter des armes », dans une interview avec AP.
Des chiffres publiés par le Département de Défense des Etats-Unis indiquent que le nombre de caches d’armes découvertes en Irak est passé de 100 à 700 entre juin 2006 et avril 2007. Le nombre de civils tués en Irak est aussi en forte augmentation depuis 2006. Les forces américaines estiment que 100 civils y sont tués en moyenne chaque jour. Des chiffres inquiétants qui montrent que le trafic d’armes en Irak serait peut-être en train de devenir un sérieux problème.
L’organisation Amnesty International estime aujourd’hui qu’environ 100 million d’AK-47 et de ses versions dérivées sont en utilisation dans le monde. L’ONG maintient que l’AK-47 est l’arme dont la vente est la moins bien contrôlée. En juin 2006, les membres d’une conférence de l’ONU n’ont pas réussi à adopter des mesures visant à contrôler la vente illégale d’armes légères à cause de désaccords internes.